Depuis plusieurs mois, les salariés de Libération sont confrontés à une série de manœuvres des actionnaires majoritaires qui, au nom d’un prétendu redressement du journal, préparent en réalité sa mise à mort.
La grève votée par le personnel les a contraints à révéler une partie de leurs véritables intentions, qu’ils avaient jusqu’à présent cachées à leurs représentants. Elles visent, sous prétexte de déménagement, à déstructurer la situation fragile du journal et à affaiblir les salariés.
La décision brutale d’avancer les horaires d’impression au 1er mars porterait un coup terrible à la réactivité du journal.
Les projets de « diversification » des revenus semblent des plus fantaisistes.
L’absence d’un financement clair de ce soi-disant plan de redressement souligne le manque de fiabilité des actionnaires. Ces derniers ne sont plus à même d’accompagner le journal.
C’est l’existence même de Libération qui est en jeu. La mort d’un quotidien national, dans un paysage médiatique où la presse d’information est massacrée, où le nombre de journalistes ne cesse de diminuer depuis 2009, n’est pas acceptable pour quiconque croit à la nécessité d’une presse libre pour faire vivre la démocratie.
Sont en question également, sur ce dossier majeur, l’équilibre et l’avenir des centres d’impression et de la Coopérative de Distribution de la Presse quotidienne.
Les pouvoirs publics ne peuvent rester inertes devant cette situation dont le danger va bien au-delà du nombre d’emplois menacés au siège. Ils doivent prendre leurs responsabilités et tout faire pour que le pluralisme des opinions et donc de la presse soient une réalité quotidienne.
De même, le SPQN, syndicat patronal des éditeurs, imprimeurs et distributeurs de la presse quotidienne nationale, doit prendre des initiatives pour que Libération reste dans la profession.
Le SGLCE CGT est pleinement solidaire des actions des salariés de Libération. Il est extrêmement attentif à l’évolution de la situation. Il appelle ses adhérents à se mobiliser et à se préparer à répondre à toute initiative qui serait nécessaire.
Paris, le 12 février 2014