En 2015, les femmes gagnent toujours un salaire de 27% inférieur à celui des hommes et touchent une pension de retraite de 40% plus faible. Pourtant, contrairement au fatalisme entretenu, l’égalité professionnelle peut être mise en place très rapidement. Pour cela, le patronat doit cesser de bloquer toutes les négociations sur l’égalité et les pouvoirs publics doivent avoir une action résolue, dans la durée.
La CGT interpelle le patronat et le gouvernement : la crise ne saurait justifier le maintien des inégalités, il est inacceptable de sacrifier les femmes sur l’autel de l’austérité !
8 chantiers prioritaires permettraient de faire de l’égalité une réalité :
La revalorisation des métiers à prédominance féminine avec des classifications non-discriminantes. Après un an de réunion, le groupe paritaire chargé d’élaborer une méthodologie pour évaluer les classifications n’a toujours pas rendu sa copie du fait du blocage du patronat. Garantir un salaire égal pour un travail de valeur égale est pourtant une obligation légale depuis 1972 en France, de nombreux pays européens avancent sur le sujet (Portugal, Belgique, Grande-Bretagne…), la France sera-t-elle le mouton noir de l’Europe ?
La lutte contre les temps partiels, qui sont occupés à 80% par des femmes. Le seuil minimal de 24h prévu par la loi dite de sécurisation de l’emploi est virtuel : 46 branches (soit 75% des branches qui comptent plus d’un tiers de salariés à temps partiel) ont adopté un accord dérogeant à cette durée minimale –dont certains la réduisant à 2h hebdomadaire-. En outre, cette durée ne s’applique que pour les nouvelles embauches. La CGT exige d’urgence un bilan et de nouvelles mesures, comme le renchérissement du coût des emplois à temps partiels.
Les sanctions ne doivent pas seulement être liées à l’obligation d’ouvrir des négociations, mais à celle de conclure des accords d’entreprise et à la suppression effective des écarts. Les entreprises qui discriminent ne doivent plus avoir accès aux exonérations fiscales et sociales.
La mise en place d’une action de groupe permettant de lutter efficacement contre les discriminations dans l’emploi et le travail et d’obtenir des réparations intégrales des préjudices.
La mise en place d’outils de mesure et de lutte contre les discriminations sur la carrière. Prévus par la loi pour l’égalité réelle, ils ne sont pas encore effectifs faute de décret d’application.
L’augmentation du nombre de places en crèche ne peut être sacrifiée sur l’autel de l’austérité. En 2013, seules 14 000 nouvelles places d’accueil ont vu le jour alors que le gouvernement s’est engagé à en créer 55 000 par an. Cette situation très grave remet en cause le droit au travail des femmes, notamment des plus précaires !
La lutte contre le sexisme et la violence au travail, avec des mesures pour prévenir les agissements sexistes et protéger les femmes victimes
L’État doit être exemplaire et appliquer le principe « salaire égal pour un travail de valeur égal », dans la concertation de la Fonction publique sur les parcours professionnels, carrières et rémunérations.
La suppression de la discrimination salariale entre les femmes et les hommes est également une nécessité économique. L’étude commandée par la CGT aux caisses de retraites complémentaires AGIRC-ARRCO démontre que l’égalité salariale, si elle était réalisée d’ici à 2024, permettrait de résoudre 46% des problèmes de financement de l’AGIRC. La CGT va donc présenter, lors de la prochaine séance de négociation le 10 mars, des propositions précises permettant de faire enfin de l’égalité une réalité.
La CGT appelle les salarié-es à se mobiliser contre les inégalités femmes/hommes au travail et dans la vie et à participer massivement aux manifestations du 8 mars.