La CGT émet un avis négatif sur le projet de création de centre de service partagé, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord le projet en lui même. Il s’apparente à une régression sociale pour les salariés futurs de ce CSP mais aussi pour les salariés actuels de la société du Figaro.
C’est un tournant pour cette entreprise, alors que depuis 2005, nous avons trouvé des solutions, aux moyens d’accords, pour intégrer au sein du Figaro, d’abord à la SGF puis à la Société du Figaro, les salariés qui contribuent au développement du Figaro, de ses déclinaisons et de ses suppléments (Promoporte, Promolouvre, Sirlo, AGPI, API, Publiprint).
C’est la fin de la communauté de travail entre journalistes, cadres et employés.
C’est une régression sociale puisque vous voulez abandonner les conventions collectives des cadres et des employés de la PQN au profit d’une convention collective qui est à peine supérieure au Code du travail. Pour rappel, pas de 13e mois, mais une prime de vacances représentant environ 1/10e d’un mois, pas d’ancienneté. Une moindre prime de transport.. Moins de droit pour la retraite. Dix jours de congés en moins et des indemnités de licenciements au ras des pâquerettes. De plus pour une fois que la participation sera versée au Figaro, les salariés du CSP en seront privés.
Pourtant cette communauté de travail existe toujours puisque, d’après votre réponse à la question 4, les salariés concernés travaillent encore majoritairement pour les activités presse du groupe. Nous considérons donc qu’ils doivent être couverts par des conventions de la presse.
Ensuite sur les conditions de la consultation et des consultations en général. Un tel projet n’est pas anodin. Vous l’avez estimé important pour le groupe lors d’un précédent CE. Vous ne vous êtes pourtant pas réveillé fin janvier avec cette idée en tête. Pourtant lors la consultation sur les orientations stratégiques à l’automne, vous n’en avez pas soufflé un mot. Ce projet aurait du être évoqué lors des orientations stratégiques car il a des conséquences sur l’évolutions des métiers et des emplois, un des sujets de la consultation.
La réponse à la question 6 en est une preuve de plus.
Sur l’information donnée au CE en général, nous ne pouvons pas être satisfait. Un accord sur la BDES a été signée, mais l’outil mis en place ne permet pas aux élus du CE d’avoir accès à toutes les informations obligatoires. Aujourd’hui encore nous avons pas accès aux informations relatives au personnel depuis le mois d’octobre 2016, malgré votre envoi d’hier. Nous vous en faisons souvent part mais rien n’est fait pour changer ces dysfonctionnements.
Et maintenant ?
Comment faire pour vivre avec deux statuts différents dans un même service, pour un même emploi ? Nous avons déjà vécu ce genre de situation, aux Sports notamment et récemment au service Politique. Pour les cas annoncés en 2017, contrôle de gestion et Service Data CRM, qu’avez vous prévu notamment pour éviter les risques psychosociaux et en terme de management ? Côté salarié, puisque pour un même travail, une personne va bénéficier de 15 jours de congés supplémentaires et d’autres avantages statutaires. Côté manager, puisqu’il devra gérer ces différences en termes de charges de travail, en terme d’augmentations de salaire et primes. Le salarié avec le statut moins disant pouvant estimer qu’il travaille plus que son collègue au statut PQN. Le salarié au statut PQN risquant de ne pas obtenir les mêmes augmentations, primes ou avancement individuels que ses autres collègues sauf à sacrifier ses jours de RTT.
Vous l’avez vous même dit. Aucune économie n’est attendu aujourd’hui avec la création du CSP. Vous assurez que vous n’avez pas l’intention de transférer le personnel vers le CSP. Aujourd’hui oui, mais demain ?
Une des dispositions de la loi El Khomry prévoit la restructuration des branches professionnelles. Le nombre de conventions collectives risque d’être divisé par 3. Si cela se produisait, pour les conventions cadres et employés et la presse quotidienne nationale, êtes vous prêt à vous engager, par avenant au contrat de travail, au maintien des droits acquis pour les salariés du Figaro.
Enfin, même si notre avis est négatif pour ce projet, nous estimons que les salariés font partie de notre communauté de travail et doivent avoir un statut social le plus proche possible que celui des salariés de la Société du Figaro. Nous sommes donc favorable à une négociation pour la création d’une UES entre la Société du Figaro et cette nouvelle société.