Lors du CSE du 16 juillet a été présenté un résumé du rapport proposé par le cabinet d’expertise Secafi, commandité par les élus du CSE, au sujet de la réorganisation de la rédaction au sens large lors de la mise en place progressive du Web first.
Le rapport de Secafi n’avait pas pour objectif de juger de la pertinence du Web first mais d’analyser les grandes lignes des changements induits pour produire le digital en priorité. Une perspective à mettre en parallèle, selon le cabinet d’expertise, avec le plan de départ de quarante journalistes.
La direction estime de son côté que les deux éléments ne sont pas liés. Il y a d’un côté les économies à réaliser avec le plan de départ et de l’autre, le web first, objectif stratégique majeur de la direction.
L’expertise de Secafi a jugé qu’en l’état actuel de ce qui avait présenté, assez peu d’éléments de productivité avaient été apportés :
-Correction : selon la direction, l’amélioration future du logiciel de correction Prolexis, réglé de manière optimum qu’il pourrait fonctionner de manière quasi-automatique, allègerait considérablement la charge de travail du service correction. Mais pour l’instant, aucun élément concret n’est venu certifier ces possibilités techniques.
-Rédaction : Secafi note également que les équipes de rédaction, en particulier les chefs de service, semblent très peu au courant de la mise en place progressive du Web first, qui devait être complètement opérationnel en juin 2020. La direction répond que dans l’attente du nombre de journalistes partis lors du plan de départ, on ne peut pas présenter réellement d’organisation aux services. Un schéma plus précis sera donc présenté ultérieurement par la direction qui préfère organiser en fonction de l’évolution du timing de la mise en place du first.
-Secrétariat de rédaction : le SR, qui serait dégagé de la remontée Web, pourrait gagner 15% de productivité selon le direction et absorber le volume de travail lors du bouclage grâce à un nouvel étalement de la copie que la direction juge « très mauvais » en l’état actuel. Étaler davantage avec moins de journalistes, une équation qui reste à prouver.
-Direction artistique : la question a été posée de savoir pourquoi la direction artistique et l’imagerie ne s’inscrivaient pas dans le projet. Le traitement de l’image est, comme la correction avec Prolexis, une piste où la technologie pourrait apporter des gains de productivité. Semi-automatisation, automatisation du traitement de l’image, la direction n’écarte aucune piste.
-L’expert de Secafi estime que pour la réussite du projet first, il y a encore trop d’inconnues organisationnelles, techniques. Dans ces conditions, un plan de départ qui ferait partir 40 personnes (et plus, en comptant les salariés en âge de partie à la retraite) pourrait déstabiliser la rédaction et compromettre la réussite du projet first. Le cabinet propose de limiter le nombre de départs à trente.
La CGT estime que la situation est encore très floue sur l’organisation, qu’aux questions posées sur les conditions de travail futures, en particulier la charge de travail déplacée vers les rédacteurs et les chefs de service, sur l’étalement de la copie, sur le traitement du print après le web, les réponses qui consistent à présenter les futures améliorations techniques à venir, ou organisationnelles dans le contexte du plan de départs, comme des solutions aux problèmes restent insuffisantes.