L’essentiel du dernier CSE qui s’est tenu le 26 novembre était principalement consacré au développement stratégique du groupe Figaro.
Une perspective qui se dessine dans un contexte plus difficile que prévu en 2019, qui a vu le décrochage de la rentabilité des magazines et une baisse de la publicité digitale (display) de 11%. Dans le même temps, la direction acte une baisse continue et définitive du print « qui ne se redressera pas » malgré quelques succès notables (les hors-série Notre Dame et Lagerfeld). La publicité digitale continue, elle, d’être accaparée par les poids lourds du web sans espoir que cela puisse changer.
La solution pour le digital est de continuer à soutenir la quête de lecteurs payants, « qu’il faut inciter à s’abonner » aux nouveaux tarifs plus élevés, 14,90€ ou 19,90€.
Une mutation vers la diffusion numérique avec « le bon tempo », mais sans perdre de temps, constitue donc l’objectif principal. Avec pour ambition de passer des 132 000 abonnés à fin octobre 2019 à 400 000 abonnés numériques fin 2021. Un défi qu’il faut réaliser tout en continuant à « baisser les coûts » et en investissant « dans les bons domaines ».
Étendre la marque et la diversifier, développer toujours plus l’audience et créer des produits personnalisés via l’édition quotidienne de lettres editorialisées. Une volonté de développement qui semble plutôt réclamer des forces supplémentaires, au moment où une quarantaine de journalistes viennent de quitter l’entreprise.
Mais l’effort ne s’arrête pas là. Le Figaro ambitionne de devenir la référence numéro un dans le domaine du voyage. Être la plate-forme incontournable de la réservation, vers ses propres enseignes, ou vers ses concurrents. « Référence historique » avec un premier reportage en 1910, le groupe veut s’appuyer sur sa qualité éditoriale dans le domaine pour créer une verticale où pas moins de 30 articles premium seraient publiés par jour. Là encore, aura-t-on les moyens de telles annonces ?
Toutes ces démonstrations de développement s’appuient sur la marque, l’image, « la qualité éditoriale » et le » sérieux journalistique », dixit la direction, acquis au fil des années par le titre papier, et beaucoup plus récemment par le site Web.
En attendant, par la suppression de l’édition C, ou sa parution à titre exceptionnel, Le Figaro diminue les capacités de couverture de l’information lors de l’édition du soir du quotidien, celui qu’on présente encore le matin lors des revues de presse télévisées. Certains ratés, même s’ils ont été partagés par d’autres (l’affaire Dupont de Ligonnès), doivent alerter sur les capacités nécessaires à maintenir Le Figaro à son niveau d’excellence, celui qui va permettre au groupe de devenir un champion de l’abonnement digital et du e-commerce touristique.
Autres informations. Vos délégués CGT négocient en ce moment 3 accords : un sur la politique salariale (NAO), un sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et un sur les aidants familiaux. Ils devraient se conclure avant la fin de l’année.