Quand France Travail s’attaque aux allocataires du chômage

Alors qu’aucune étude d’impact n’a jamais été fournie, les durcissements successifs des conditions d’inscription et d’indemnisation à France Travail aggravent la précarité des personnes en recherche d’emploi :

  • les allocations ont chuté de 17 % et la durée moyenne d’indemnisation de 25 %
  • seules 38 % des personnes inscrites perçoivent une indemnité.

Malgré un contexte électoral très préoccupant, le gouvernement Macron-Attal a pourtant maintenu sa cinquième réforme, écartant d’emblée toute concertation avec les organisations syndicales, unanimement opposées au projet.

Le décret sera publié le 1er juillet pour une application au 1er décembre.


Le SNJ-CGT dénonce ce violent passage en force au détriment des plus précaires : 

  • Seuil d’affiliation durci (huit mois de travail sur les vingt derniers mois, au lieu de six mois sur vingt-quatre) 

  • Augmentation de la durée d’indemnisation pour les « seniors » repoussée à 57 ans 

  • Calcul des droits en fonction des seuls jours travaillés 

  • Durée d’indemnisation limitée à quinze mois (au lieu de dix-huit), voire douze en cas de 
baisse du taux de chômage
  • Obligation d’accepter un emploi dans n’importe quel secteur d’activité, etc.


Inspirée du modèle allemand, cette nouvelle attaque vise officiellement une économie de 10 %, soit 3,6 milliards d’euros. L’Unedic évalue même le gain entre 4 et 5,4 milliards par an. 
Depuis le début des réformes, c’est un quart des allocations d’assurance chômage qui a été supprimé.

De plus, un système de contrôle algorithmique accentue la pression sur les allocataires du chômage, qui doivent justifier d’une longue liste de réponses à leurs candidatures, sous menace de radiation.

Plusieurs journalistes en font déjà les frais, comme Y., 63 ans, qui a quitté sa rédaction en clause de cession. Elle a fait l’objet d’une enquête de France Travail, qui lui reproche de ne pas vouloir adapter son salaire et de ne pas accepter d’autre métiers que celui de journaliste. Elle a reçu un « avertissement avant sanction pour insuffisance d’actions en vue de retrouver un emploi » et se voit menacée d’un à quatre mois de suppression de son allocation.

France Travail sait pourtant que les employeurs répondent rarement aux candidatures…

Le SNJ-CGT est indigné par ces procédés qui visent une flexibilité impossible – un journaliste ne peut s’improviser conducteur de bus – et à exclure les plus précaires en les privant de leurs droits fondamentaux au chômage.

Le SNJ-CGT dénonce par ailleurs l’impact catastrophique prévisible de la réforme, notamment sur les journalistes rémunérés à la pige qui, de par leur travail discontinu, risquent fort d’être les victimes directes du durcissement du seuil d’affiliation.

Le SNJ-CGT réprouve cette véritable chasse aux allocataires et aux personnes inscrites à France travail, vus comme des variables d’ajustement de coupes antisociales dans les dépenses publiques.
Montreuil, le 26 juin 2024.

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