Un Comité social économique extraordinaire a eu lieu lundi 24 juin 2019 avec pour ordre du jour une information sur le nouveau CMS (système de publication de contenu) et l’organisation du flux de la copie.
La direction a présenté devant les élus du comité social et économique la nouvelle organisation du travail qu’elle envisageait avec le nouveau système éditorial (le CMS). Ce qui semblait impossible en février est devenu possible au CE de juin. Bertrand Gié et Laurent Suply ont présenté l’avancement du CMS (et le retard dans sa conception) et les implications que cela va entrainer pour l’ensemble des services rédactionnels.
Les rédacteurs vont rédiger leurs articles dans le nouveau CMS. Ils devront rédiger le texte, le titre, le chapo, intégrer une photo et rédiger la légende, passer son texte à Pro Lexis (automate de correction orthographique), indiquer au moins 3 mots clés et 3 liens internet.
Avec le nouveau CMS, les chefs de services, quant à eux, devront commander un article à son auteur en précisant sa longueur, son heure de rendu, s’il est gratuit, premium ou print, son emplacement dans la page Print (Lead, rebond, interview,…) ; il devra relire les articles, les enrichir si ce n’est pas fait (chapo, photo, liens internet, mots clés), trouver une nouvelle titraille pour la version Homepage et enfin rééditer l’article pour la version Print. Il devra assurer trois vagues d’envoi pour le premium à 11 heures, 16 heures et 18h30 pour assurer une alimentation continue du site Internet.
Les correcteurs devront continuer à relire 100 % du Print actuel et les articles supplémentaires rédigés pour le Premium. La direction a même l’ambition (et avoué à demi-mot réaliste) que une large partie des articles Web gratuit soit corrigé. Et toujours la relecture des morasses du Print. L’effectif du service correction évoluera-t-il en conséquence ?
Les secrétaires de rédaction continuent d’assurer la mise en page du quotidien et de ses suppléments mais une partie de l’édition sera assurée par les rédacteurs et/ou chefs de services. De plus ils sont déchargés de la remontée des articles print vers le site web premium qu’ils réalisaient depuis 2012, cette partie étant désormais effectué par les rédacteurs et/ou chefs de service. Ainsi le SR ne sera plus un service bimédia alors qu’il effectuait ce travail depuis 2012. Environ 60 % des articles du Premium étaient édités par le SR. Un service entier se retrouve donc exclu de la logique du Web first sans qu’aucune justification ne soit apportée et en écartant les compétences acquises par chacun depuis des années. La direction semble portée par une vision biaisée de la réalité du travail d’édition croyant encore que l’édition du Premium ne débute que lorsque le Print est envoyé à l’imprimerie.
Les chargés d’édition Web, qui sont en charge actuellement de 40% de la remontée des contenus Print vers le Premium, vont désormais vérifier et compléter l’enrichissement (mots clés, liens,…) des articles. La direction estime qu’ils pourront vérifier l’ensemble des contenus premium, ceux-ci étant déjà bien avancés par les rédacteurs et/ou chefs de service. Avec la version du site Horizon, il n’y aura également qu’un seul éditing de la home page au lieu de 3 (site gratuit, site premium et appli mobile).
Le service photo du quotidien, qui assurent jusqu’à présent la recherche de photos pour l’ensemble du quotidien, vont voir une partie de leurs tâches effectuées par les rédacteurs/chefs de services. La direction assure que les iconographes conserveront un rôle d’accompagnement des rédacteurs et qu’ils pourront toujours proposer des photos différentes pour le print, notamment pour les Unes et les pages événementielles. Encore un service qui semble écarté du Web First si les iconographes ne pourront pas exercer leurs fonctions sur la totalité des contenus du Premium comme c’est actuellement le cas.
La mise en ligne des articles sera effectuée par les chargés d’édition mais aussi par les chefs de services s’il y a urgence à envoyer un article (et donc avant le passage à la correction).
Comment y parvenir ?
Avec le nouvel outil, répond la direction. Celui-ci est toujours en cours de développement et il accuse déjà un retard de 6 mois. Il sera bâti sur la base de l’outil Flash actu/éco Verso. Une version opérationnelle devrait être livrée en novembre pour la rédaction Web.
Un premier service Print en sera doté en décembre 2019.
Le Menu bimédia ne sera bimédia que pour Verso. L’ensemble des contenus sera visible dans l’outil Verso mais il ne sera pas utilisé sur Méthode pour la mise en page du Quotidien et de ses suppléments.
Le nouveau CMS, Verso, sera utilisé par les rédacteurs, les chefs de services, les correcteurs et les chargés d’éditions.
Méthode restera utilisé par le secrétariat de rédaction pour réaliser le quotidien.
Les chefs de services auront le plaisir d’utiliser à la fois Verso pour le Web et Méthode pour le print.
Un nouveau calendrier a été établi :
Septembre 2019 : nouveau site Internet du Figaro
novembre 2019 : 100% de la production web est effectué sur Verso.
Décembre 2019 : 1er service Print sur Verso (éco/médias)
Mars 2020 : services Sciences et Débat/Opinions sur Verso
Mai 2020 : Cahier éco et Et Vous sur Verso
Juillet 2020 : Tout le premier cahier sur Verso
La question des magazines n’a pas été abordée mais on peut s’attendre à ce que ce soit pour fin 2020.
Ces propositions d’organisation du flux de la copie seraient issues de la réflexion des trois groupes de travail mis en place : édition, correction et illustration. Nous avions regretté à l’époque de leur création qu’aucun journaliste opérationnel se soit intégrés dans ces groupes. Nous comprenons mieux pourquoi vus les changements demandés aux salariés. Un autre groupe de travail va prochainement appréhender la question de la documentation et de l’archivage.
La direction prévoit de faire 3 réunions d’informations sur ces changements avant fin juillet.
Elle a donc dévoilé sa vision de l’organisation du travail. Il ne fallait donc pas attendre la mise en place du nouveau système éditorial pour dévoiler le flux de la copie comme elle l’a prétendu jusqu’à présent. L’organisation du flux de la copie est bien d’une décision politique et non technique. Les conditions de travail de l’ensemble des journalistes du Figaro vont ainsi être bouleversées.
La direction est également revenue sur l’importance du projet Horizon, nouvelle version du site web, qui portera à la fois le site gratuit, le site premium et l’application. La Home page est actuellement toujours en cours de développement car « on a du mal à synthétiser tous nos souhaits sur la Home page ».
La direction a rappelé les objectifs recherchés par le nouveau CMS et le projet Horizon : accélérer la mise en ligne des articles et ainsi conquérir de nouveaux lecteurs et de nouveaux abonnés Premium.
Des objectifs louables mais qui passent, selon la direction, par une redéfinition totale des rôles de chaque journaliste et la mise à l’écart de certains d’entre eux.
La CGT estime que c’est un mauvais signal envoyé à la rédaction. Au moment où la direction présente un plan de suppression de 40 emplois de journalistes, cette réorganisation du circuit de la copie se traduit par transfert d’une partie des tâches effectuées par certains services pour les donner à d’autres, qui sont par ailleurs souvent déjà débordés.
Autres informations abordées lors du CE du 25 juin :
La direction a confirmé l’arrêt de l’édition C du Figaro quotidien à compter du 1er juillet pour la version imprimée. La version numérique en PDF sera toujours effectuée aux horaires habituels. Les suppressions de postes envisagées seront vu à l’issue du Plan mobilité actuellement en cours ou via des mobilités internes.
Un arrêt de publication de Madame Figaro, pour une semaine, est envisagé lors des fêtes des fin d’année de la même façon qu’il est envisagé pour le mois d’août.
Le développent des podcasts est en standby. Les ressources étant actuellement prises pour le développement du nouveau CMS et de la nouvelle version du site Internet du Figaro.fr, Horizon.