Communiqué de la CGT France Télévisions
La veille de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a invité à sa table dix éditorialistes politiques qu’il semble considérer comme les plus influents de la capitale. Et la meute était éclectique : presse écrite, radio, TV… privé comme public !
Le royaume de l’entre-soi
Dans la gamelle de ce déjeuner animé par le président de la République en personne, des éléments de langage choisis pour aboyer sur les opposants à la réforme. Leur mission est de la défendre, quoiqu’il en coûte !
Ce déjeuner aurait dû rester secret mais comme souvent avec la presse, ça finit par fuiter… et c’est ce qui est arrivé. Au détour de l’émission C Médiatique sur France 5, une journaliste a relayé l’info révélée quelques jours plus tôt par Politico (voir ici).
Parmi les convives figurait le chef du service politique de France Inter qui dans la foulée du déjeuner signait un papier intitulé : « Mobilisation contre la réforme des retraites : Macron ne croit pas à la victoire de l’irresponsabilité » (lire ici). Ah la belle léchouille à son maître…
Le service public en pointe !
Nathalie Saint-Cricq, de France 2, a également participé au fameux déjeuner. Elle est même venue en famille, avec son fils, journaliste sur BFM TV. Il faut préserver à tout prix la lignée dans la meute…
Sur Franceinfo TV dimanche dernier, Mme Saint-Cricq et Françoise Fressoz du Monde, invitée elle aussi à la soupe, a bien rapporté la bonne parole face à un député LFI. A tour de rôle, elles précisaient que “le président était bien élu, qu’il a la légitimité pour sa réforme des retraites”. Ajoutant même que “les pensions seront plus fortes avec la réforme”.
Elles accusaient ensuite l’opposition de vouloir “bordéliser le pays” en faisant de “l’obstruction parlementaire”. La voix de son maitre était fidèlement relayée. Comment une éditorialiste de l’audiovisuel public peut-elle se compromettre de la sorte et discréditer l’information de France Télévisions ?
Exemplarité et indépendance
Alors que l’on attend du Service public la plus grande neutralité afin de rendre compte des faits et d’éclairer les citoyennes et les citoyens cette collusion avec le pouvoir est totalement indigeste et inadmissible !
A l’heure de Tempo dont la finalité, ne soyons pas dupes, est de faire de France 2 le seul vecteur du décryptage de l’information nationale et internationale, c’est un très mauvais signal envoyé au public.
La CGT exige une réaction adaptée de la Direction de l’information de France Télévisions sur ce mélange des genres qui fait le lit de la décrédibilisation des médias publics.
Paris, le 26 janvier 2023.