Des attentats commis en plein centre de Paris, à quelques pas du massacre des « Charlie », par une poignée de fanatiques barbares, ont frappé avant tout la jeunesse, un lieu de concert, un stade et des restaurants. Le SNJ-CGT s’incline devant les 129 morts et les 352 blessés et assure leurs familles et leurs proches de toute sa solidarité.
Devant le Congrès, le président de la République a annoncé, lundi 16 novembre, de graves mesures attentatoires aux libertés : prolongation pendant trois mois de l’état d’urgence et inscription dans la Constitution de mesures d’exception. Les réponses sécuritaires chères à la droite et à l’extrême droite ont pourtant tragiquement échoué depuis 2001. La loi sur le renseignement, votée cet été, était déjà un nouveau pas dans la surveillance généralisé des citoyens et des journalistes.
Comme le souligne le Syndicat des avocats de France, « porter atteinte aux libertés pour lutter contre le terrorisme, c’est précisément faire le jeu des terroristes ». Il n’est pas besoin de lois nouvelles pour lutter contre les extrémismes mais de moyens humains, que les politiques d’austérité ont laminés.
Dans ces circonstances dramatiques, le rôle des journalistes est de provoquer et d’animer des débats pluralistes. Rien ne doit les empêcher d’interpeller, de questionner sur :
– Les conséquences des interventions militaires de la France dans le monde
– La vente d’armes, notamment aux dictatures militaires ou religieuses du Proche et Moyen-Orient
– Les alliances tournantes de la diplomatie française
– Les relations commerciales avec des États qui financent Daesh et dont l’idéologie constitue le terreau du terrorisme et de l’obscurantisme.
Les journalistes ne doivent pas être au service d’une propagande guerrière mais au contraire être les défenseurs du vivre ensemble. Le SNJ-CGT les appelle à défendre au quotidien les valeurs de solidarité, de paix et de fraternité, valeurs essentielles de la démocratie.
Plus que jamais, le SNJ-CGT poursuivra ses combats pour l’indépendance des rédactions, pour la protection des sources et pour les droits des journalistes.
Montreuil, le 17 novembre 2015